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Élément historique 3

Ouvertures et fermetures du «Web 2.0»

Si les époques sont affaire de technique et d’appareils, sur quels critères faut-il se baser pour établir des délimitations temporelles entre différents groupes de programmes? Y a-t-il des «ères» des programmes numériques? Qui décide de la «version» d’un programme lorsque ce chiffre ne désigne plus un code source informatique, mais une entité floue prise dans des discours hétérogènes? Autrement dit, s’il existe une façon de faire du design passant par la production de discours économiques et marketing, que nous dit-elle vraiment? L’expression a priori banale de «Web 2.0» nous interroge ainsi sur l’expiration d’un certain âge des programmes. Le terme de «Web 2.0» renvoie habituellement à des programmes qui faciliteraient l’échange et la communication entre individus par une circulation fluidifiée des données personnelles et culturelles. La connexion de codes sources et de données hétérogènes modifie le design des programmes, qui ne peuvent plus être pensés comme des entités isolées. Le travail contributif voisine avec la distribution centralisée des «applications». Dans ce balancement entre ouverture et fermeture se jouent des façons de faire du numérique qu’il importe de critiquer. Au sein de cette analyse, nous nous demanderons si les formes dominantes actuelles ne remettent pas en cause le caractère décentré du Web, qui se serait ainsi fermé à toute invention authentique.